Imprimer
Ban-Ki-moon

L’instance onusienne est coutumière du moins bon et du mauvais. Ce machin, au sens Gaullien du terme, a raté des rendez-vous importants avec l’histoire. Elle a certes survécu à des décisions qui ont discrédité son action et montré ses limites. Mais, elle fait toujours comme si. Lors de sa dernière visite au Sahara son Secrétaire général, Ban Ki-moon, a confirmé par ses « dérapages verbaux » et ses « propos outrageux » cette hypothèse. Il a rajouté de la complexité et de la confusion à un dossier qui n’en avait pas besoin.

Ce dont Ban-Ki-moon a fait preuve lors de sa visite au Sahara, c’est plus qu’un dérapage, c’est un parti-pris coupable qui a atteint dangereusement au cœur deux principes essentiels de la base éthique, politique et juridique de l’ONU, à savoir la neutralité et l’impartialité. Par son attitude, qui manque de diplomatie et de finesse, il est clairement sorti de son rôle et de la réserve que lui impose son statut pour se laisser aller à des déclarations qui ne cadrent aucunement avec la réalité locale et régionale.

Lorsqu’il plaint le sort de « millions de personnes qui souffrent en silence», qui vivent à Tindouf dans des conditions de vie inhumaines, Ban-Ki-Moon oublie d’en désigner l’une des causes premières, en l’occurrence le détournement systématique et méthodique de l'aide humanitaire destinée à ces mêmes personnes retenues contre leur volonté. Conduite mafieuse et criminelle que le Parlement européen a dénoncé à maintes occasions non seulement parce qu’elle s’alimente de l'argent du contribuable européen, mais du fait même que cette aide est utilisée comme moyen de pression et de chantage et met en danger la vie de milliers de familles privées de liberté.

Le rapport de l'Office européen de Lutte antifraude (OLAF), qui avait révélé l’ampleur de ce détournement et son impact sur les habitants de Tindouf, note que ce trafic, fait « sous l'œil bienveillant d'Alger », « n'est pas épisodique, mais qui s'inscrit dans la régularité et dans lequel sont impliqués des dirigeants du front Polisario avec un soutien logistique et organisationnel de l'Algérie ». Lire la suite