Le Forum marocain des Jeunes Journalistes (FMJJ) a présenté ce jeudi 23 mai un Mémorandum de la Charte d'éthique de la Presse au Maroc. Un document qui inclut la vision du Forum sur les droits et les devoirs, dont les journalistes et les professionnels des médias au Maroc, sont censés jouir. La publication de ce Mémorandum s'inscrit dans le cadre de la contribution effective du Forum marocain des Jeunes Journalistes (FMJJ) au débat public relatif à la déontologie journalistique, lancé par le fraîchement constitué Conseil National de la Presse au Maroc (CNP).


L'élaboration du Mémorandum s'est principalement basée sur les articles de la Constitution marocaine et les références internationales connexes, en plus des expériences comparatives, qui ont fourni le meilleur modèle au niveau des lois encadrant les activités liées à l'information et à la communication.
« Élaborer un mémorandum de plaidoyer dans le contexte de la mise en place de la Charte d'éthique de la presse au Maroc vient du fait que nous ne nous considérons pas seulement comme une association professionnelle, nous sommes également une association civile qui défend la liberté d'expression et la liberté de la presse », souligne le président du FMJJ, Sami Elmoudni. Il explique que « la principale conclusion à laquelle le Forum est parvenue est l'attachement inconditionnel aux standards et principes internationaux dans n'importe quel charte d'éthique de la presse, cette restriction est destinée à la fois à protéger et à contrôler le journaliste ».

C'est à cet effet que le Mémorandum suggère que « le critère instituant une compétence pour la gestion et le contrôle de l'éthique de la presse, comme un mécanisme autorégulateur de la profession, est l'une des meilleures pratiques au niveau international ». Le FMJJ recommande ainsi au Conseil national de la presse, étant un organisme professionnel d'auto-réglementation de la profession, de s'appuyer irréfutablement sur cette philosophie.
D'autres part, le Mémorandum définit les journalistes comme étant des leaders d'opinion public, jouissant de privilèges exceptionnels et garantis à travers des conventions internationales, régionales et constitutionnelles, pouvant être énumérés comme suit:
Le/la journaliste a l'immunité spéciale, lui permettant de pratiquer ses missions professionnellement, sans contrariétés ou restrictions.
Assurer un environnement législatif, politique, social et culturel qui facilite le travail des journalistes, de manière adéquate.
Protéger les journalistes contre les lois et les pratiques qui empêchent la recherche, la transmission et la réception des informations, en préservant l'anonymat de leurs sources.

Confronter toutes les politiques, mesures et comportements qui perpétuent l'autocensure aux journalistes et limitent leurs libertés d'expression.
En contrepartie, le FMJJ a mentionné un certain nombre de devoirs, auxquels le journaliste doit se conformer rigoureusement :
Condamner les appels à la haine, la discrimination, la violence et le racisme.
Ne pas nuire à la vie privée des individus, indépendamment de leurs statuts et de leurs postes de responsabilité.
Contribuer à la construction d'une société citoyenne et d'un état de droit, en promouvant une culture d'égalité, de non-discrimination, de justice, de dignité, en défendant les libertés individuelles et collectives.
Protéger son noble message sur les divers supports, outils utilisés et tout autre moyen de communication.
Respecter les lois en vigueur, et plaider pour la réforme des lois non-conformes au droit international, tant au niveau des droits humains, qu'au niveau des valeurs humaines.

Notons que l'élaboration de cette Charte vient dans le cadre du programme LEAR « Promouvoir la mise en œuvre effective d'un cadre légal favorable aux libertés d'expression, d'association et de réunion pacifique », financé par IREX Europe, et en partenariat avec Association Aadala, Article19 MENA et le bureau de l'UNESCO au Maghreb.

Source : hespress.com/ Jassim Ahdani /23 Mai 2019