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Quarante-huit heures à peine après avoir communiqué sur les nouvelles règles encadrant les grands rassemblements, la rue de Valois se montre soudain plus prudente. Voilà qui ne va pas calmer les esprits, déjà échaudés, dans le monde du spectacle et des concerts. Mardi soir, sans crier gare, le ministère de la Culture diffusait un communiqué de presse précisant comment l'interdiction des rassemblements de plus de 5000 personnes dans le secteur culturel allait être levée et quelles règles allaient être assouplies.

 

Le tout à partir du 15 août, soit dix jours plus tard. Le timing était déjà étrange, au moment où les autorités sanitaires et le gouvernement multiplient les mises en garde contre une accélération des contaminations. Mais le secteur, et notamment les producteurs de grands concerts ou spectacles, attendait avec impatience de savoir à quelle sauce il allait être mangé à la rentrée.

Patatras. Moins de quarante-huit heures plus tard, la rue de Valois se fend d'un nouveau communiqué un peu piteux baptisé « correctif ». La précédente version allait, semble-t-il, un peu vite en musique. L'interdiction des rassemblements de plus de 5000 spectateurs est bien levée à partir du 15 août mais la date du 1er septembre, à partir de laquelle les producteurs pouvaient se passer du feu vert des préfets, est supprimée. Chaque concert, chaque rassemblement restera donc soumis à un examen par les autorités et une autorisation administrative «à titre exceptionnel». Une précision loin d'être négligeable. Au vu de l'augmentation des cas de malades du virus ces jours-ci, la rue de Valois ne semble plus vouloir s'engager sur une date précise. « Nous ne savons pas où l'épidémie en sera début septembre », concède un porte-parole du ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

Autre « correctif » : il n'est plus question d'un « point » organisé le 24 août pour mesurer l'évolution de l'épidémie et ajuster les mesures encadrants les manifestations. Le rendez-vous a été reporté à une date inconnue, ce qui ne va vraisemblablement pas faire plaisir aux artistes, producteurs et propriétaires des salles de concerts regroupés au sein de l'organisation professionnelle Prodiss. Ceux qui devaient être les premiers à remonter sur scène en septembre, comme Alain Souchon, Christophe Maé, Lara Fabian, Matt Pokora et Ninho attendaient cette date avec impatience pour savoir s'ils avaient une chance ou non de donner leurs concerts. Ils devront encore attendre et le public avec eux.

Source : lefigaro.fr/ Par Léna Lutaud et Florence Vierron/ 6 août 2020