lecture-vive-6Sahara marocain : le dossier d'un conflit artificiel", est le titre d'un ouvrage qui vient de paraître en France, sous la direction de Charles Saint-Prot, Jean-Yves de Cara et Christophe Boutin, aux éditions du Cerf.

Cet ouvrage rédigé par des spécialistes de plusieurs pays (Allemagne, Espagne, France, Liban, Sénégal sans compter le Maroc), aborde la question du conflit artificiel autour du Sahara marocain sous ses divers angles, historique, géopolitique, juridique, social ou économique. Il livre au lecteur une analyse d'envergure sur la persistance du conflit sur le Sahara marocain créé de toutes pièces par l'Algérie et le bloc communiste au milieu des années 1970. Les auteurs démontrent, preuves à l'appui, que le différend autour du Sahara a été instrumentalisé et continue à être un fonds de commerce pour quelques Etats, organisations, associations et militants qui se croient encore au temps de la Guerre froide.

Par : Mohammed Mraizika

(Chercheur en Sciences Sociales, Consultant en Ingénierie Culturelle)

 

livre-2Avec un titre évocateur « Les yeux de l'exil » et un sous-titre poétique, « El Moro Jaime », surnom que les intimes de Saïd (nom d'emprunt de l'auteur) se plaisent à répéter, le roman d'Abdelhamid Beyuki , paru aux éditions La Croisée des Chemins, est une petite merveille. Une écriture fluide qui ruisselle merveilleusement bien, transporte le lecteur d'un état à un autre, l'interpelle par moment, ou le surprend au tournant. Vingt et un chapitres et autant de sensations.

D’abord, l'angoisse et la peur qui s’installent lorsque la petite embarcation se lance au petit matin d'un beau jour de mars 1984, caressant les flots d’une mer bleue et traversant en silence les premiers rayons du soleil pour emmener le fugitif Saïd vers l'autre rive de la Méditerranée, loin de Martil, de Tétouan ou encore de Rabat où il poursuivit ses études. Ce départ précipité, Saîd le doit à la police qui cherche à l'appréhender comme tant d'autres jeunes désignés comme instigateurs ou animateurs de la « Révolte du pain» de 1984 qui a agité plusieurs villes marocaines.

Les sueurs froides lorsque l'affreux flic à la longue moustache noire s'obstine à le poursuivre dans ses rêves, la nuit dans la pension de la veille Abuela, et le ramener constamment à cette année 1984 et à ses instants marquants où il a réussi à fuir Rabat.

Il y a de la poésie aussi, lorsque l'auteur, pour faire état de ses sentiments profonds, s'inspire de Mahmoud Darwich et de ses fameux vers qui rappellent les affres de l'exil et de l'éloignement : «Je suis de là-bas. Je suis d'ici et je ne suis ni là-bas ni ici. J'ai deux noms qui se rencontrent et se séparent, deux langues, mais j'ai oublié laquelle était celle de mes rêves». Sentiment que partagent tant et tant d’exilés et d’immigrés.