Idya est un joli mot qui sonne doucettement comme une note de musique proposée par une goutte d’eau qui tombe au petit matin dans une oasis de Tinghir. Idya, c’est un sourire qui illumine le visage d’une petite fille de trois ans. C’est un mot ancien (Idea) qui renvoie à une forme accomplie, aux concepts d’idée et d’idéal ; celui de justice et d’égalité. Mais dans un village de Tinghir, le nom Idya renvoie à un drame humain et symbolise l’échec de tout un système sanitaire, économique et social, indigne de notre époque.
Cela coule de source. La sollicitude que SM le Roi témoigne aux Marocains installés à l’étranger (MRE) est réelle et indiscutable. Personne n’en doute. Aussi, lorsque les premiers mots du Ministre chargé des affaires MRE rappellent cette évidence, il fait du La Palisse (1470-1525). Le rapport qui lie les MRE à la mère-patrie et à leur Souverain n’a besoin ni de structure ni d’intermédiaire, fusse un Ministre délégué pour se consolider et se perpétuer. Mais, ce qui mérite d’être revu et corrigé par le nouveau Ministre, c’est la manière dont sont traitées leurs affaires et la violence avec laquelle sont reniés leurs droits civiques depuis des décennies.
Il n’y a pas de formule plus explicite pour marquer la déférence à votre personne et l'admiration pour le travail que vous venez d’accomplir, Monsieur le chef du gouvernement, que cette vieille formule du XVIIe siècle : Chapeau bas, Monsieur. Réussir à démêler la question, ô combien compliquée, de la formation du gouvernement en cinq jours, c’est assurément une performance rare, un exploit à méditer et, sans exagération, à enseigner dans les Instituts de Science politique de nos universités marocaines.
Durant cinq mois, tout un pays a été soumis, contre son gré, à un scénario politico-tragique dont rien ne semblait pouvoir arrêter l’emballement et limiter les effets néfastes sur les intérêts supérieurs de la Nation. L’entêtement et l’indécision des uns ont rendu l’obstruction et la rancœur des autres radicales et préjudiciable au fonctionnement du système institutionnel. Il fallait donc un miracle, une force, une puissance hors pair, pour mettre fin à ce scénario. Et ce qui devait arriver arriva le 17 mars et l’espoir naquit de nouveau.
L’épreuve à laquelle devait faire face la diplomatie marocaine paraissait à la veille du 28e sommet des chefs d'État de l’Union Africaine (UA) délicate tant l’hostilité était grande et les manœuvres dilatoires insolentes. Mais, la raison l’a emporté et le pragmatisme a triomphé, n’en déplaise aux maîtres conspirateurs de l’Est et du Sud. Désormais le Maroc est chez lui, avec honneur et dans la grâce.
C’est la patrie d’Ahmed al-Mansour (1578-1603) et d’Ibn Batouta (1304-1377). Pour Eugène Delacroix (1798-1863), il est source d’inspiration et de fascination, Le dramaturge et romancier Tennessee Williams (1911-1983) appréciait son hospitalité. On loue sa singularité et on donne en exemple la générosité de son peuple et la clairvoyance de son Souverain. Devinez de quel pays s’agit-il ?